La congolisation de la musique Afro-Pop

Depuis la venue de Maitre Gims sur le marché de la variété française, la voie pour les artistes francophones d'origines africaines est grande ouverte.

L'été 2017 a été bercé par les sonorités Afro, vaguant sur l'Afro-Trap, la Dancehall ou encore la Soca.

Il est certain que la musicalité africaine possède des tonalités qui font vibrer tout être humain, cependant il existe une fourchette d'artistes, particulièrement d'origine congolaise, qui ont pris le monopole de la culture Afro-Pop urbaine francophone.

De Naza, Keblack, Dadju en passant par Niska et Damso, quels sont les secrets de leurs sons à succès?

Tout d'abord l'art de mélanger les genres: le rappeur MHD en a fait sa marque de fabrique (bien qu'il soit Français d'origine guinéenne/sénégalaise) avec son mouvement Afro-Trap. Inspiré des rythmes Trap et durs américains saupoudrés d'instrumentaux typiquement africains, l'interprète de l'hymne "Champions League" (Afro Trap Part. 3) a ouvert la porte médiatique en faisant un malheur sur Youtube et les réseaux sociaux. Les artistes se sont alors exposés plus facilement avec leurs identités africaines propres, tout en gardant la langue de Molière comme véhicule linguistique.

Ensuite une signature vocale identifiable: il est bien connu des chanteurs congolais une voix aux capacités de pirouettes sonores incomparables et pleine de jeux dans les aigus. Des chansons aux mélodies qui s'ancrent dans les mémoires et donnent des frissons. Des métaphores, de la créativité dans l'écriture définissent leurs styles atypiques. Des textes très imagés qui parlent à tout le monde, mais surtout des voix facilement identifiables (graves ou aiguës)

Une guitare électrique qui danse sur les notes: On pourrait qualifier cet aspect de signature instrumentale. Ce solo de guitare qui vient souvent en milieu et fin de composition, démontre les prouesses des musiciens congolais qui savant la faire chanter de ses plus belles notes (tout en gardant leur sang froid - pas comme les guitaristes de Rock). Une référence incontestée aux racines, ainsi qu'à la Rumba congolaise mondialement reconnue.

L'intégration du Lingala dans les paroles: Le respect de ses racines passe aussi par la langue. Ces artistes n'hésitent pas à introduire dans leurs lyrics des termes en Lingala ou autres patois propres aux différentes régions de leur pays d'origine pour ajouter de l'originalité à leurs textes. Ils revendiquent ainsi qui ils sont et d'où ils viennent.

Ce métissage des genres donne des petits bijoux qui agrémentent les playlists des radios qui ouvrent leurs horizons sonores à plus d'artistes dits "urbains".

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