Bienvenue chez Fusion, modèle d'entrepreneuriat
- Sacha Dwama
- 1 févr. 2018
- 3 min de lecture
Montréal est un laboratoire idéal pour développer des projets d'entrepreneuriat. Les démarches sont claires et accessibles à tous, il suffit d'avoir la bonne idée, le financement et la patience pour réaliser tous ses rêves.
Le GoldenFlow Mag s'est arrêté dans un restaurant ouvert depuis un an dans l’arrondissement de Verdun, à l'initiative de Monsieur Lee Zongia (à gauche sur la photo), jeune entrepreneur montréalais.
Voici quelques bribes de son histoire:
Comment est née l'idée d'ouvrir un restaurant ?
J'ai toujours voulu être mon propre boss, l'idée était donc de savoir dans quel domaine ce projet se réaliserait le mieux. Après plusieurs expériences en Afrique du Sud, je me cherchais. Arrivé à Montréal, j'ai fait des recherches. Je suis tombé dans le milieu des clubs, du divertissement et de l'alcool qui attirait qu'une sorte de clientèle précise. Je voulais viser un public beaucoup plus large et diversifié. C'est via Emploi Québec que j''ai découvert les avantages du domaine de la restauration. Par la suite, j'ai suivi un cours entrepreneuriat qui a duré six mois, où j'ai appris comment monter un plan d'affaire et créer des stratégies pour développer mon business. Je me suis donc lancé avec un associé.
Quelle a été l'étape la plus difficile ?
Trouver l'argent ! Le financement est l'étape la plus difficile. Trouver les personnes avec qui travailler, s'associer avec des gens de confiance et se faire connaitre. Quand tu es nouveau dans un domaine, de plus africain, c'est pas évident.
Comment décrire cet établissement ?
La vision du restaurant c'est vraiment de faire découvrir la nourriture africaine. C'est aussi l'expérience de fusion de plusieurs cuisines notamment antillaise et québécoise, en donnant un goût particulier. Les amateurs de cuisine pourront ainsi découvrir des nouveautés, en partant d'une base typiquement africaine, en y ajoutant la valeur d'une autre recette. La touche africaine est toujours présente, avec ses ingrédients, son savoir faire unique et ses propres assaisonnements. Un exemple de fusion que nous avons crée lors d'un événement national, un jus de gingembre aromatisé au sirop d'érable.
Quel est votre plat (à manger) et recette (à faire) préférés ?
Bonne question ! Je mange un peu de tout et je n'aime pas manger la même chose tous les jours !
Mais si je devais en choisir un, ce serait le poulet barbecue (poulet braisé). Ce que j'aime faire c'est surtout les grillades. J'ai développer ma propre technique et c'est pas mal ! Le temps de préparation est très important pour éviter le goût calciné, bien regarder l'intérieur de la viande, la gestion de la chaleur, et bien entendu un très bon assaisonnement permettent d'avoir un bon résultat.
Quels conseils donner aux nouveaux entrepreneur(e)s?
Beaucoup de patience... Il faut être là, présent, pas distrait, ce qui fait perdre de l'argent et des clients.
Quand tu n'es pas patient, tu es trop sur l'attente de résultats immédiats, alors qu'en débutant dans un domaine, pour voir le fruit de ton travail, il faut envisager au moins trois ans. Le temps pour se faire connaitre, se perfectionner, étudier le marché, finaliser tes produits face à la concurrence et face à la clientèle. Ce qui semblerait marcher pour toi n'est pas forcément le bon choix. Il ne faut pas avoir trop de propositions, mais plutôt maîtriser quelques produits et concentrer le travail sur ces derniers. Il importe de faire beaucoup de pub aussi et travailler intensément surtout.
Et dans dix ans, où serez-vous ?
J'aimerais donner une importance considérable à cette nouvelle cuisine et posséder plusieurs chaines pour faire découvrir la cuisine africaine. Pas seulement à Montréal...
Quel avenir envisager pour votre pays d'origine la République Démocratique du Congo?
La richesse et le potentiel de ce pays sont bien connus de tous, nul besoin de revenir sur ce point.
Il y a une quantité phénoménale de domaines qui ne sont pas ouverts, peu exploités. Un exemple avec l'école spécialisée et la formation. On n'est pas obligé d'aller à l'université pour réussir dans la vie. On pourrait créer des micros écoles qui donneraient des formations de trois-six mois ou un an qui garantiraient un avenir dans un domaine particulier. Les étudiants visent plutôt des voies générales et on ne mise pas sur des métiers précis. Un autre exemple, le service à la clientèle est inexistant. Si une structure formait les gens dans ce domaine, cela ferait une grande différence, car c'est un savoir être et un savoir faire. Les candidats auraient plus d'importance et de considération en se présentant à des employeurs. La population néglige ces métiers, considérés comme des sous-métiers, mais c'est faux! Tout le monde veut être boss mais ne comprend pas qu'il faut bien commencer quelque part! Il faut montrer qu'on veut travailler, c'est un problème de rééducation.
Le Restaurant Bienvenue chez Fusion est situé au 4830 rue Verdun, Montréal QC
Mention spéciale du GoldenFlowMag pour la poutine de bananes plantains, une tuerie !
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